Paix à leurs a(r)mes

Publié le par ascensi


Les Champs Elysées célèbraient-ils aujourd'hui les 13 ans de Srebrenica en faisant défiler des unités au bérêt bleu de l'ONU ?

UN : United Nations

dessin@ascensi.com

Récit du Figaro concernant ce massacre commis en Europe entre le 11 et le 14 juillet 1995 :

Le 11 juillet 1995, les forces bosno-serbes du général Ratko Mladic s'emparaient de l'enclave musulmane de Srebrenica, située en Bosnie orientale, non loin de la frontière avec la Serbie, marquée par la rivière Drina.
(...)

Deux ans auparavant, l'anodine bourgade encaissée de Srebrenica (peuplée de bosniaques musulmans), perdue dans les collines de Bosnie orientale, avait été décrétée «zone protégée» par l'ONU. Or, les parachutistes du bataillon néerlandais chargé de protéger Srebrenica ne tirèrent pas un seul coup de fusil pour tenter de contrer l'avancée des forces serbes. Il est vrai que, le 10 juillet, le commandant du bataillon néerlandais avait demandé en vain des frappes aériennes contre les Serbes au général français Bernard Janvier, commandant en chef des forces de l'ONU en Bosnie. Le refus du général français de faire la guerre s'explique mal (...).

Une année auparavant, en avril 1994, au Rwanda, on avait déjà vu un millier de Casques bleus assister les bras croisés à un début de génocide. Mais la mission des Nations unies au Rwanda n'avait pas un mandat clair l'autorisant à faire la guerre. En Bosnie, le mandat assorti à la défense d'une zone protégée prévoyait clairement le recours à la force.

 

Lâcheté

 

A partir de Srebrenica, le crédit de l'ONU diminua brutalement, les peuples de l'ex-Yougoslavie et d'ailleurs réalisant alors qu'un engagement solennel du Conseil de sécurité ne valait en réalité pas grand-chose.

Dans les dix jours qui suivirent la chute de l'enclave, les soldats de Mladic exécutèrent tous les hommes de 16 à 60 ans qu'ils purent faire prisonniers. Les victimes (8 000 hommes) furent enterrées dans des charniers. La lâcheté et le dysfonctionnement onusiens étaient ainsi indirectement responsables du pire crime de guerre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le 11 juillet 1995, une rivière humaine constituée de familles désireuses de se placer sous la protection du drapeau azur des Nations unies conflua vers les hangars métalliques de Potocari (hameau distant de 8 km de la ville) qui abritaient le quartier général du bataillon néerlandais. Le lendemain, sous le regard des soldats de l'ONU qui s'étaient laissé désarmer, les femmes et les enfants furent séparés des hommes.

Pratiquement aucun des hommes qui avaient choisi l'option de rejoindre le camp néerlandais ne survécut. Mais la majorité de la population mâle de Srebrenica avait choisi une autre option: former une colonne pour fuir à travers les forêts et rejoindre le territoire gouvernemental (distant de 70 km à vol d'oiseau). Constamment harcelés par les forces bosno-serbes, les hommes de cette colonne ne furent que 40 % à parvenir à leur but et à survivre. Les prisonniers furent systématiquement exécutés.

Publié dans MONDE

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